PANAMA: de la cocaïne et des banques accueillantes pour que le pays et sa capitale reviennent au centre d’un gigantesque trafic de drogue ininterrompu.

Coke en Stock (LXIX) : au Panama, « la guerre à la drogue » mène aussi au « reggaeton »

La cocaïne, pour beaucoup, est ancrée dans le milieu du show-biz. Le Panama, terre de passage de la coke remontant vers le Mexique, ne va pas faillir à la réputation, en laissant entrevoir tout un pan de musique particulière et locale en faire un commerce lucratif.

On y trouve bien sûr aussi des avions remplis de coke, mais ce sont plutôt les petits navires et les véhicules terrestres (voire des chevaux !) qui dissimulent et apportent ou font transiter les sachets de drogue dans le pays. Un pays qui est aussi célèbre pour autre chose ; le blanchiment d’argent, tant les banques panaméennes représentent un havre de paix pour les dépôts illicites, et ce depuis un bon nombre d’années maintenant. Beaucoup d’individus s’étant créés des comptes bancaires discrets dans le pays : on trouvera même des hommes politiques français, venus il y a bien longtemps y déposer le fruit de pots de vins de transactions secrètes de ventes d’armes avec les pays du Golfe (*). Place au Panama, dont l’étendue des difficultés va nous demander à lui seul quelques épisodes…

Géographiquement, comme le Costa-Rica, le Panama est une terre de passage. Au sortir du Venezuela, en direction du Costa-Rica, ou davantage encore de la Colombie, qui le jouxte, les contrebandiers peuvent aisémernt écouler par voie terrestre pour le second et par petits bateaux pour le premier la cocaïne produite dans les Andes. C’est pourquoi donc les journaux locaux abondent de prises terrestres ou côtières, pour de petites ou moyennes quantités en général, mais extrêmement nombreuses. Le pays qui avait connu une période florissante du trafic de drogue pendant la période Noriega, l’ancien informateur de la CIA,  sombre à nouveau dans les mêmes travers.

Là aussi, on ne manque pas d’imagination, pour faire passer la drogue à bord de véhicules ou d’esquifs, voire des moyens plus tradtionnels comme des chevaux (ici à gauche surpris en 2001 à la frontière avec leurs sacs de coke attachés ; (chevaux et un seul cavalier, pour 14 sacs et 341 kilos !). Voire cachée dans des pneus, des containers prêts à partir pour la Hollande, ou la Belgique, un plein de crevettes congelées, un ULM, l’entourage d’un bagage, un faux-fond de remorque de camion, celui d’un bateau, des bidons à bord d’un navire avec dedans de la cocke dissoute, un réfrigérateur de bateau, dans des villas, la mangrove, des melons ou des citrouilles, du plantain, un semi-submersible ou… même des implants mammaires ! Dans les aéroports du pays, les prises sont très fréquentes (ici avec le logo du trafiquant emprunté à Nike !) Un rapport de 2012 sur la criminalité indique qu’on s’y étripe, certes, mais « pas davantage qu’aux Etats-Unis« , par armes légères type pistolet et non par tirs d’AK-47 propres au grands gangs d’Amérique Centrale. Les arrestations portent surtout sur des « kidnappings express » à savoir une prise d’otage de quelques minutes d’un particulier venant de retirer de l’argent à un distributeur, l’homme étant vite relâché. Le pays étant équipé depuis longtemps de banques ultra-modernes. Bref, nous ne sommes pas au Mexique où les têtes coupées jonchent les trottoirs et les cadavres de journalistes trop curieux sont pendus à l’envers à des arches de pont (bien qu’il y ait aussi des règlements de compte et des photos de cadavres exsangues dans les rues), mais cette relative « quiétude » (?) cache un système bien particulier comme on va le voir maintenant : on y dissimule beaucoup de choses, comme ce trafiquant dans son pick-up à bascule, qui, extérieurement ne payait pas de mine en effet avant que la police ne le découvre. Le plutôt discret Panama dissimule bien son jeu en effet, avec son président milliardaire. Un président élu en 2009 qui a fait ses études à Académie militaire de Staunton (Virginie, États-Unis), puis à l’Université de l’Arkansas et enfin à l’INCAE (Instituto Centroamericano de Administración de Empresas) de San José (au Costa Rica) ; et qui a fait ensuite fortune dans une chaîne de supermarchés (Super 99)  : voilà qui le destinait naturellement à se sentir très proche des USA, semble-t-il. Comme on va le voir, ce n’est déjà plus si évident…

Car le pays et sa capitale sont redevenus au centre même d’un gigantesque trafic de drogue ininterrompu. « Panama City est l’endroit où la mondialisation réunit le « marché noir » (« black market »). « Le canal de Panama est un point du commerce mondial central dans l’hémisphère occidental. Quelques 12 000 navires traversent le canal chaque année. Panama City et les environs environnantes sont également un goulot d’étranglement pour le commerce du marché noir entre la Colombie et le reste du monde. Des centaines de tonnes de cocaïne passent de la Colombie à travers le territoire souverain du Panama sur leur chemin aux États-Unis, en Europe et au-delà. Des dizaines d’options pour les entreprises sont offertes pour les opérations de blanchiment d’argent et de transit sur ​​les terre, l’eau et dans l’air qui donnent trafiquants la latitude dont ils ont besoin pour rester en avance sur l’application de la loi ». La capitale est essentiellement touchée :  « Panama City est le foyer de l’une des plus grande concentrations de banques dans les Amériques, faisant du pays un centre mondial de blanchiment d’argent (…). Les Entreprises colombiennes constituent la majorité des entreprises les plus prospères de Panama, la plupart, sinon la totalité étant situées dans la ville de Panama. Beaucoup de Colombiens possèdent là une la terre de vacances ou des plantations, et constituent une partie des milliards de dollars colombiens investis dans l’éducation du Panama son industrie, son commerce et de sa finance » notait déjà avec justesse en 2006 l’ISN de Zurich. Le moyen de transport privilégié de la drogue, localement utilisé étant souvent le bateau  : « des bateaux rapides, conçus avec des coques longues en forme de V et entraînés par une combinaison de moteurs de forte puissance, peuvent se déplacer à des vitesses qui atteignent environ 150 kilomètres par heure dans les eaux calmes, à 90 km / h en eau agitée, et de maintenir 47 km / p dans des creux de 1,5 à 2 mètres.  Ces bateaux ont aussi énorme capacité de transport et peuvent facilement transporter des charges de plusieurs tonnes de cocaïne. Étant donné la nature géographique de la côte caraïbe du Panama, et la quantité relative de l’éloignement sur ​​la longueur du Panama , il n’est pas surprenant que la plupart des victimes de la traite cocaïne de la Colombie vers l’Amérique centrale et le Mexique passent le long de cette route ». L’article étant intitulé « le Panama, un paradis pour trafiquants (**) ».

Le 1er janvier 2001, un bateau rapide de 32 pieds (10 mètres) avec 1 tonne de coke avait été intercepté à Colon, un deuxième le sera le 8 juillet : long cette fois de 63 pieds (19 mètres), il contenait 14 fûts de 55 galons (208 litres chacun) de cocaïne liquide (2912 litres !). L’Intaka, c’était son nom avait navigué de Carthagène, en Colombie en partance vers le Honduras. 4 jours avant, un autte navire, un petit cargo, le Fifita 500, avait été intercepté avec 1,8 tonne de cocaïne à bord. L’idée forte du paradis n’avait pas changé en 2013… De petits bateaux équipés de hors bords passant toujours le long des côtes, comme ici en décembre 2013 avec l’Elfamfre, repéré par le patrouilleur panaméen 306, alerté par un avion de surveillance, en décembre 2013 dans l’archipel de Las Perlas avec 132 kilos de coke à bord. des petits navires repérés par des avions de surveillance… américains : « le 30 novembre (2013), dans le cadre d’une mission de la Joint Inter -Agency Task Force-South (JIATF-S), un bureau de contrôle aérien et maritime qui regroupe1 200 agents fédéraux d’exploitation et possède 30 emplacements, air et mer, ainsi que 260 avions et 290 navires,   note l’article, un avion P- 3 TLR, affecté au Centre des opérations de sécurité nationale de l’air (NASOC – JAX) de Jacksonville, en Floride a localisé et poursuivi une cible de surface d’intérêt (STOI) sur environ 230 miles nautiques au sud-ouest de Panama City. La STOI a été localisé et suivi jusqu’à ce que l’équipe d’arraisonnement de la Marine des États-Unis est arrivé sur les lieux Le 2 Décembre, le FOII-S a confirmé la saisie de 1012 kilos de cocaïne à bord de la STOI ».

Peu d’avions, donc, dans le trafic, sauf 14 d’un coup : ceux saisis à l’Albrook Flight School lié au National Naval Air Service (SENAN).dont le directeur, Isaac Mosquera, se retrouve accusé le 28 mai 2011 d’être un trafiquant. Son école servait de paravent à tout un réseau : en plus de l’école de vol, également lié à cette affaire ont été saisis 17 véhicules, plus d’une douzaine d’avions sept armes à feu et certaines résidences » Javier Caraballo procureur anti-drogue du Panama affirmant que  » dans ce trafic de drogue de ce réseau international ont participé de manière directe certains des membres de la famille et des parents des élèves de l’école de pilotage ainsi que les citoyens mexicains et colombiens, même si elles n’ont pas connu de participation directe à l’école, ils l’ont été dans les faits « . Le réseau international de trafic de drogues utilisait l’école d’aviation situé dans Albrook comme couverture, écrit Panama America. Le 13 février 2013déjà, Wikileaks avait lié l’école aux Farcs, relayant un mail alarmant de la Stratfor. Mais un autre circuit d’avion va nous intéresser davantage. Celui qui aboutit à la gigantesque lessiveuse à blanchiment d’argent qu’est en fait le pays.

Pas d’avions à répertorier ? Et bien si, mais ce ne sont pas ceux que l’on a relevés dans les épisodes précédents. Ils sont tout autres en effet. Commençons d’abord par une visite bien anodine d’un petit jet privé en mai 2011. « L’avion immatriculé N-551MF qui est entré dans le pays la semaine dernière en provenance du Honduras avec 2,3 millions de dollars en espèces a bord a fait la même opération à trois reprises plus tôt, selon une source judiciaire citée hier . Selon la source, les occupants de l’avion avaient un contact qui était un employé dans le service des douanes du Panama, ce qui leur a permis d’amener de l’argent dans le pays dans des valises, livrées au Panama, puis plus tard pour sortir du pays. Le deuxième Procureur antidrogue du Panama a identifié certains des suspects comme étant les honduriens Alan Fonseca et Astrid Robles , et les colombiens Andrés Bejarano et Wilmer de Jesús Cárdenas. Les pilotes américains, Kenneth Lee Chonoski et Carl Jeremy Moody, ont essayé de se faire passer pour des représentants du gouvernement des États-Unis. L’identité de leur contact panaméen qui a travaillé à la douane n’a pas encore été révélé« . Étrange histoire : l’avion aurait donc ainsi véhiculé plus de 800 millions de dollars… en espèces, vers une banque… panaméenne, qui ne semblait pas non plus avoir été fort regardante sur sa provenance, donc. Mais ce n’est pas tout poursuit le journaliste : « l‘avion américain avec le numéro  N-551MF sur la queue est un Bombardier Learjet 55. Il appartient à Blakenergy Aviation Llc , 5629 Fm 1960 Rd W, Houston,Texas. J’ai appelé la compagnie et là première fois ils m’ont dit « aucun commentaire » et puis « tout le monde est parti déjeuner, rappelez plus tard  » c’est ce que j’ai fait. Environ une heure plus tard, j’ai parlé à quelqu’un de l’entreprise – pas David Blake – qui m’a expliqué qu’ils possédaient bien l’avion et il qu’il était bien sur leurs liste, , mais la personne à que j’ai parlé à dit ne pas savoir les détails opérationnels de ces vols ou des affrètements de l’entreprise (…) les deux pilotes américains qui ont été arrêtés – Kenneth Lee Chonoski et Carl Jeremy Moody – ne sont pas des employés de Blakenergy Aviation LLC, mais plutôt seulement les pilotes engagés pour piloter un avions affrété . C’est en quelque sorte comme une entreprise de location de voitures. Toute personne ayant un permis de conduire peut louer et conduire la voiture, et si elles le font quelque chose d’illégal avec cette voiture ce n’est alors pas nécessairement la faute de la société de location de voitures » .

OK, pourquoi pas. Mais une autre information vitale est apparue entre temps : un agent de la DEA aurait balancé l’affaire sur le dos des deux pilotes pour qu’on ne découvre pas la sienne, qui était en effet totalement… illégale, selon certains informateurs. La DEA était dans le coup ! C’était donc forcément un des passagers, l’agent qui portait les 2,3 millions de dollars dans ses bagages ! On n’y croît pas trop, pour autant, jusque l’affaire prenne de l’ampleur au point d’avoir un communiqué gêné d’Eric Holder, alors en pleine tourmente « Fast and Furious », un autre coup tordu (ou affaire « Gunwalking », or « letting guns walk », des armes de la police américaine -2000 exemplaires- retrouvées chez des trafiquants mexicains, soi-disant pour pouvoir mieux les « pister » selon l’administration US !). Holder se retrouvant obligé de faire une intervention au Sénat lors d’une audition houleuse. Les panaméens avaient il est vrai d’abord et assez vite rendu l’avion, mais en gardant les deux pilotes, laissés… libres, mais avec interdiction de quitter le pays ; ce n’est que 18 mois après qu’ils avaient pu le faire... « C’est peut-être vouloir dire aussi que trois passagers de l’avion demeurent emprisonnés, y compris l’agent informateur de la DEA qui a enfreint la loi et a été pris, mais qui a essayé de se sortir du pétrin en disant qu’il travaillait pour le gouvernement américain » note le sarcastique blog.chron.com. American Jet International avait réglé leurs salaires pendant leur détention. Ils avaient risqué 12 années de prison là-bas. Y avait-il donc un agent de la DEA impliqué dans l’affaire ? Les faits qui vont suivre vont avoir tendance à appuyer la forte présomption. Dans la guerre déclarée à la drogue, les agents de la DEA ont pris bien souvent des allures de militaires !

Eric Holder aurait donc dû en effet davantage regarder les avancées de l’enquête panaméenne. Car des agents de la DEA, il y en avait partout dans le pays. Parmi les personnes arrêtées, il y avait un promoteur de spectacles de « reggaeton », avait relevé la presse colombienne  : « la filiale panaméenne du promoteur possède des bureaux à Punta Pacifica, où ont également été saisis 180 000 dollars. Cette entreprise avait embauché plusieurs jets privés, qui devaient se rendre en Amérique Centrale et avait monté des spectacles au Panama et les organisaient, dans le genre de chanteurs de « reggaeton ». L’ organisation criminelle avait été détecté en février de cette année, suite à une alerte internationale. Samedi matin six policiers panaméens sont allés à l’avion directement moment de l’atterrissage au Panama, en provenance de l’aéroport de Toncontin au Honduras. Témoins de la nervosité des occupants, ils trouvaient les valises pleines d’argent dans un compartiment à bagages de l’avion » (selon La Critica). Le blog ajoutant son commentaire fort bien pesé sur le blanchiment par entreprise de spectacle interposée : « un des meilleurs moyens de blanchir de l’argent de la drogue est par le biais de sociétés écrans qui cherchent à générer honnêtement de grandes quantités d’argent (liquide). Un club de striptease, par exemple, qui ramasse (du liquide) à la porte. Comment peut faire un vérificateur ou un inspecteur pour savoir si il empoche 50 000 dollars sur un vendredi soir, ou plutôt 500 000 dollars ? Cela ressemble à un concert, ou à la promotion d’événements d’entreprise, qui feraient un grand pas vers le blanchiment d’argent. Nous avons eu un concert et c’était un grand succès – nous sommes arrivés à 500 000 dollars dans un spectacle. Sauf s’il y a quelqu’un comptant les têtes avec une calculatrice à la main, comment pourront-ils jamais savoir que le spectacle ait perdu de l’argent, et que la « recette » vient vraiment de là ou de l’argent de la drogue blanchie ? Quoi qu’il en soit, je suis sûr que les enquêteurs et détectives sont extirper tous les détails sur ce-cas là… » Peut-être que le procureur général des États-Unis (Attorney General) n’y connaîssait t rien en spectacles, ou encore moins au reggaeton ??? Qui sait ? Ou avait-il plutôt du mal à avouer que la DEA y jouait un jeu pervers ?

Ce même reggaeton avait pourtant déjà subi un choc en juillet 2011 avec le raid contre le temple de la musique, le quartier défavorisé de la Perla à Puerto Rico où cette musique était née. Puis en octobre avec l’arrestation d’un maître en la matière, en République Dominicaine voisine  : « considéré comme l’homme de Puerto Rico le plus important du trafiquant de stupéfiants, c’est un personnage clé dans l’une des plus grandes affaires de blanchiment d’argent de la République dominicaine qui vient d’être été condamné à la réclusion à perpétuité dans un établissement fédéral mercredi dernier. Le journal San Juan relate qu’ Angel Ayala Vazquez a été reconnu coupable en avril de complot en vue de distribuer des drogues, après avoir été accusé d’importation de cocaïne en provenance de Colombie et de lavoir ‘expédiée aux États-Unis, et de la vendre à Puerto Rico. Il avait été arrêté en Juin 2010, après une enquête d’une durée de sept ans. Considéré par certains une version moderne de Robin Hood, connu aussi comme « Angelo Millones,  » Ayala avait souvent promu des chanteurs de reggaeton et offert des concerts de Noël, ou lancé des projets de logements publics (…).  En fait, il avait arrosé pendant des années le genre musical et ses vedettes les plus connues. « Les membres du populaire groupe Wisin et Yandel ont été appelés comme témoins lors de son procès (parmi ceux qu’il avait promus, il y avait aussi eu tout une brochette d’artistes, dont Don Omar, Hector El Father, Gilberto Santa Rosa, Elvis Crespo, Aventure et Sean Paul : en 2009 déjà Don Omar et Wisin et Yandel – ici à droite- avaient déjà été traduits devant un tribunal fédéral de San Juan lors d’une enquête sur certains paiements en espèces reçus en chantant dans un concert de Noël en 2008. Les sommes se montaient à 12 000 et 16 500 dollars en espèces pour les artistes) 

L’homme chez qui on venait chanter était en effet devenu immensément riche, grâce à la cocaïne : « ses propriétés saisies à ce jour et ceux qui pourraient être confisqués à l’avenir pourraient se monter à 100,8 millions de dollars, selon les autorités, fabriqués à partir des relations d’Ayala pendnt une durée de 15 ans. Il avait été ramené en République Dominicaine où son associé , José Figueroa Agosto, alias « Junior Capsule » avait été au centre de la plus grande affaire de blanchiment d’argent de ce pays, avec huit personnes condamnées, condamnées pour certains jusqu’à 15 années de prison » avait expliqué Dominican Today le 26 octobre 2011. On avait calculé que pendant la période, dans le dans le domaine de Bayamón, dans le centre de l’île, il avait importé plus de 9 tonnes de cocaïne ! Et encore, on semblait être fort loin des comptes ! La drogue était acheminée par avion par avion des American Airlines, à New York ou à Orlando de 2000à 2006. Un témoin (plutôt accusé venu à charge) parmi les 65 appelés au procès, Torres Rodríguez expliquera que chaque semaine était envoyés deux à trois lots et que chaque voyage emportait entre 120 à 300 kilos de cocaïne.. « En un mois, ils pouvaient envoyer dans ce temps donné 5 000 kilos de cocaïne, » a-t-il dit ». Ayala avait arrosé partout… jusqu’aux Etats-Unis où ses largesses avaient attiré d’autres personnesParmi les individus prises dans la tourmente, Livan Hernandez, l’ancien lanceur de base-ball des Washington Nationals (de 2005 à 2006), qui avait vu son nom porté sur une Porsche, une Lamborghini et une salle de gym contenant un studio d’enregistrement, une échoppe de barbiere et un garage de réparations automobiles appartenant à Ayala. Avec son plein accord. Au procès, « on a montré qu’il existe des athlètes professionnels qui ont participé pour donner leurs noms, comme d’autres qui ne sont pas des athlètes professionnels », avait alors déclaré Pedro Janer , directeur adjoint à l’Agence fédérale Île de la lutte antidrogue (DEA). « Et aujourd’hui on va enquêter en profondeur, de façon beaucoup plus grande, qui portera sur les entités qui régissent le sport professionnel pour voir quelles sanctions administratives peuvent être prises à leur encontre « , a déclaré Janer, désireux d’en finir avec cette gangrène de l’attirance de l’argent issu de la drogue.. ; comme écho, en décembre 2011, un juge colombien, Joaquin Torres avait souhaité bannir le reggaeton pour apologie des drogues dans les chansons. Pour des sociologues, ce n’est qu’une sous-culture issue des quartiers les plus défavorisés… où la drogue est présente partout dans la vie quotidienne.

Le reggaeton, ces paroles obscènes, ses clichés sur les filles et les grosses voitures, et ces idoles, était déjà depuis plusieurs mois sinon plusieurs années dans le collimateur de la justice US en fait : en juillet 2012 alors que les deux pilotes américains étaient toujours prisonniers au Panama ; la presse évoquait une drôle de scène, vécue à Puerto-Rico cette fois encore : « trois étoiles Portoricaines de reggaeton ont été inquiétées par les États-Unis après leur participation récemment au mariage d’un trafiquant de drogue présumé en Colombie qui avait été présumé mort », a déclaré jeudi un fonctionnaire fédéral. Le Chanteur Arcangel et le duo Jowell & Randy étaient parmi les sept artistes portoricains présents au mariage que l’US Drug Enforcement veut interroger, a dit Pedro Janer, un agent spécial agissant en charge de la division des Caraïbes de la DEA. » Nous allons certainement examiner la question, a-t-il dit.  » Ce type était un trafiquant de drogue notoire. « Les artistes assistaient à la fête de mariage d’une semaine de Camilo Torres, qui est surnommé  » Fritanga » d’après un plat typique colombien de viande rôtie. Les autorités colombiennes ont débarqué dans la fête fin juin, quelques heures après le mariage et arrêtéTorres, qui avait selon Janer pris une nouvelle identité après que quelqu’un a déposé un faux certificat de décès pour lui en 2010. La fête avait eu lieu sur l’île de la côte de la Colombie de Mucara dans les Caraïbes, au large,avec des soirées à thème, des feux d’artifice et une jeune mariée en bikini ». La surprenante arrestation en plein mariage avait été fimée par la police, avec le bruit d’un hélicoptère tournant autour…

La fête du narco-trafiquant prétendu mort avait dit-on coûté 1,4 million de dollars. « La DEA veut savoir comment les artistes en question étaient arrivés-là, combien ils ont été payés et comment ils sont arrivés en Colombie, entre autres choses.  » Ce mec était un trafiquant important, et de trouver là sept gars de Puerto Rico, même si Ils affirment qu’ils travaillaient ou de faire le show, c’est très bien, mais ce n’est pas le lieu typique « , a déclaré Janer. Uka Green, un publiciste pour Arcangel et sa société de gestion, Pina Records, a déclaré que les agents de la DEA se sont invités à interroger toute personne qui a été à la noce ». Arcangel participera fin juillet à une émission de télévision où il tentera (fort maladroitement) de s’expliquer sur sa présence à la fête. Prudent, il avait amené Edwin Prado, son avocat. « Il a dit qu’aucun de ceux qui étaient présents qui connaissaient leur performance n’était au courant de leur financement. Pina Records a publié sa propre déclaration niant que quelqu’un travaillant pour Archangek avait identifié comme un agent de police des États-Unis, comme le prétendaient pourtant pendant le raid les médias colombiens. Un homme qui a répondu au téléphone pour Vallejo Enterprises, une société d’organisation de spectacles du duo de reggaeton Jowell & Randy, a refusé de commenter et dit qu’elle ne savait pas si quelqu’un voulait faire une déclaration. Janer dit qu’il pourrait demander à l’ IRS et au bureau du procureur des États-Unis de l’aide, Avec Département du Trésor de Puerto Rico , si la DEA décide d’enquêter pleinement sur le cas . Il est rare pour les chanteurs ou autres artistes d’être directement mis en cause pour des liens de trafic de drogue à puisque ce sont les promoteurs et les gestionnaires qui sont impliqués pour les négociations directes et signent les contrats , a précisé Janer. » La chose est , à quel moment ne l’artiste ou le gestionnaire de l’artiste se rendent pas compte que c’est de l’argent de la drogue et que les gens derrière elle sont les trafiquants de drogue ?  » je l’ai dit .  » C’est ce qu’ils prétendent, qu’ls ne savaient rien ». Mais que faisaient donc trois policiers de la DEA au mariage de « Fritanga » s’inquiète Wyss, chef du bureau américain du Miami Herald et des journaux McClatchy …intrigué par le genre d’intervention et au courant de l’affaire de la valise pleine d’argent. le 29 avril 2013, « Fritanga » était finalement extradé aux USA. La DEA avait suivi une bonne piste, semble-t-il, mais en s’y prenant très mal. Et en participant ouvertement à son blanchiment, exactement comme le FBI a fourni de faux explosifs à des terroristes pour mieux pouvoir les arrêter après !

Mais cela n’expliquait pas encore le passage au dessus du pays d’un autre avion….car au Panama, la guerre à la drogue en cache une autre, en fait. C’est ce que nous étudierons un peu plus tard plus en détail, avec une incroyable histoire encore ; si vous le vouez bien…

(*) L’argent de la vente d’armes à L’Arabie Saoudite, en 1994, dont les trois frégates Sawari II de classe La Fayette était géré par société française d’exportation de matériel militaire et aéronautique (SOFMA), société appartenant à l’État, qui reversait des commissions en général de 6,25 % : mais pour l’ Arabie Saoudite, le contrat d’un total de 3,2 milliards de francs le taux était monté à un incroyable 18 % de taux de versements en sous-main, trois fois plus. « Ce très beau marché est signé en 1994 par l’Etat français à travers son office, la Société française d’exportation de matériels avancés (Sofresa). Il porte sur près de 20 milliards de francs à l’origine, 28 milliards avec la troisième frégate. Fait exceptionnel, deux ans après la signature, la France va secrètement revoir l’architecture du contrat sur un point essentiel : les commissions, qui à l’origine s’élèvent à 18 %, y compris la rémunération de la Sofresa (1 % pour les frais de fonctionnement), soit un montant de 5 milliards de francs » raconte Libération. Dont deux 2% destinés directement au prince Sultan Ibn Abdulaziz, ministre de la Défense du pays, et 1% pour le prince Fahd, (le chef de la marine saoudienne) ! Tout avait transité par deux sociétés, Pilny et Chesterfield, immatriculées au Panama. Parmi les intermédiaires, on trouvait outre François Léotard, Nicolas Bazire, directeur du cabinet du premier ministre Edouard Balladur et grand ami de Nicolas Sarkozy et Thierry Gaubert, dont on retrouvera la trace plus tard en Colombie… avec une étrange et grande villa régulièrement visitée par des gens comme Olivier Dassault, venu en Falcon 10 F-GTOD. «  Quand Chirac devient président de la République en 1995, il demande à son Ministre de la Défense, Charles Millon, d’enquêter sur les rétro-commissions qui ont lieu dans le cadre des ventes d’armes. Ils sont convaincus que des rétro-commissions ont eu lieu dans le cadre de ces contrats. Dans le contrat Sawari II, le montant des commissions, légales jusqu’en 2000 s’élève à 18%. Quant aux rétro-commissions, destinées à alimenter la campagne de Balladur, elles atteignent 87 millions d’euros selon Médiapart » précise Marianne…. une campagne gérée par… Nicolas Sarkozy !

(**) http://www.panama-guide.com/index.p…